C’est tout d’abord l’atmosphère que dégagent les œuvres d’Arlette qui m’a fascinée : les brumes Vénitiennes à la période du carnaval, les couples masqués croisés au détour des dédales de la cité légendaire, les danseurs et musiciens. L’ambiance est donnée par la subtilité des couleurs et le tracé des silhouettes précis et maîtrisé.
Arlette Gilleron Prod’Homme est une artiste complète, généreuse et inspirée. Elle peint depuis toujours par passion et avec conviction, ses thèmes de prédilection sont les échos de ses sentiments.
Collectionneuse dans l’âme, elle accumule dans son atelier des merveilles d’étoffes, robes, pierres fines, meubles chinés à embellir ; une caverne magique d’où sortiront diverses créations allant de parures délicates en lampes merveilleuses, de sacs et pochettes intemporelles en robes féminines.
Cependant c’est dans la peinture que s’exprime véritablement sa force et son talent. Femme de lettres, cultivée et modeste, elle pose sur la vie un regard tendre et altruiste, chassant ses déceptions ou déconvenues par un sourire chaleureux. L’œuvre d’Arlette est empreinte de ce regard, des huiles ou gouaches harmonieuses où la lumière joue subtilement avec les ombres. La palette de couleurs utilisée dans chacune de ses toiles est dans la nuance, ce sont de subtils camaïeux de bleus, ou de rouges, des orangés et des verts également. Il y a dans sa peinture une forme de mémoire collective où le calme des après-midis de fin d’été se mêle à la douceur des lectures solitaires d’un enfant à sa table d’étude et aux instants mélodieux quand le violon rencontre la guitare. La composition est toujours dans l’équilibre, rien de trop, rien ne manque.
Isabelle Lamy